mardi 16 septembre 2014

De Oruro à Uyuni via les Salars : grandiose !

Nous venons de passer 9 jours à vélo dans le plus bel endroit que nous ayons traversé depuis le début de notre voyage. De la piste, du sable, des salars, des volcans, des paysages à couper le souffle, des bivouacs magnifiques et pas beaucoup de douche... 
Grandiose, indescriptible, génial !!! Mais parfois très dur !

J1 : transit La Paz - Oruro
Nous quittons La Paz dans la grisaille et l'agitation. La route est mouillée et bien glissante. La fièvre électorale monte en Bolivie et pousse chaque corporation à sortir dans la rue, la circulation est difficile et bien bouchée. Heureusement un sitting de Boliviennes en costume traditionnel bloque un boulevard, dommage pour les automobilistes mais cela fait notre bonheur : un boulevard pour nous tout seul.
Après un saut au marché des sorcières pour acheter de l'alcool à brûler (on craint de ne pas trouver de bois pour notre réchaud sur l'Altiplano) nous rejoignons la gare routière. La négociation est plus longue que d'habitude, mais en moins de 45 minutes nos tandems sont rangés debout dans les soutes d'un bus partant pour Oruro. Nous mettons 5 heures à rejoindre cette ville par une route en travaux. Nous passons la nuit dans un hôtel bien bruyant près de la gare routière.
 
La Paz, la rue pour nous !

Oruro

J2 à J4 : Oruro - Sabaya
C'est sous un ciel bleu, à peine voilé de nuages, que nous découvrons l'Altiplano bolivien. Comme au Pérou c'est plat et les routes sont d'infinies lignes droites avec de belles montagnes autour. Les couleurs sont magnifiques : terre rouge sur fond de ciel bleu.
Mais en début d'après midi , ça se gate : il n'y a plus de route mais une piste. Dans un premier temps nous rusons en empruntant la route en construction, mais au bout de 14 km nous sommes freinés par le bitume pas encore sec ! Petite glissade du tandem de Jérôme et Emma sur le goudron ... 
Nous voilà sur la piste poussièreuse avec les 4x4, les bus et les camions. Nous roulons bien moins vite et nous sommes bien sales arrivés au bivouac. Mais quel bivouac ! Un bivouac en bord de piste est bien plus calme qu'un bivouac en bord de route, en plus il y a du bois ici !

Le lendemain nous savons que la tôle ondulée nous attend. La tôle ondulée c'est la forme que prend la piste suite au passage répété des véhicules. C'est le cauchemar du cycliste, on a le choix entre les secouses sur le milieu de la piste ou l'enlisement dans le sable sur les côtés ! La conduite demande plus de concentration et physiquement c'est difficile. Au fur et à mesure des kilomètres nous apprenons à repérer les endroits les plus propices à nos deux roues. Des nuages de poussières sont soulevés par les véhicules qui empreintent la piste, il y a de nombreux camions chiliens qui transportent des véhicules asiatiques vers la Bolivie et reviennent à vide.
En fin d'après midi, miracle ! Nous apercevons une route goudronnée au loin, mais grosse déception quand nous arrivons à son niveau : la route n'est pas pour nous, il s'agit d'une route secondaire ! Mais quelques minutes après, notre piste débouche sur une belle route asphaltée, nous sommes tellement contents que nous roulons comme des dingues ! Ce soir là nous installons notre camp dans un patûrage d'alpagas qui défileront fièrement devant la tente pendant notre repas du soir.

Le troisième jour sur ce tronçon, nous roulons 96 km pour rejoindre le village de Sabaya où nous trouvons un hôtel : grosse étape mais nous avons vraiment hâte de voir les Salars. Sur le trajet nous pouvons voir de grands troupeaux de camélidés mélangés (lamas, alpagas et quelques vigognes). Différents arbustes plus ou moins odorants composent la végétation de l'Altiplano dont se nourrissent justement ces camélidés.
Les paysages sont de toute beauté avec, en fond, le Sajama qui est le point culminant de la Bolivie à 6542m.
Juste avant d'arriver à Sabaya nous essuyons une mini tempête de sable qui déporte le pino de Delphine et Justin et le fait chuter, une petite frayeur ! Nous passons juste côté du territoire des Chipayas : des connaissances à Gérard Jugnot et Frédéric Lopez depuis l'émission "RDV en terre inconnue".


Youpi !!!!


Pas Youpi !!!!!




Bivouac ...
... avec du bois !



Même pas peur de la poussière





Sabaya


J5 et J6 : Le Salar de Coipasa
Après une nuit à Sabaya, douche chaude et vêtements lavés (il y a une machine à laver dans la cour de l'hôtel !) et le plein de nourriture fait, nous prenons la direction du village de Coipasa par une piste en tôle ondulée. Sur le trajet nous pouvons voir des chullpas : tombes aymara et chipaya en forme de ruche. Au déjeuner nous pouvons observer des petites tornades : l´une d'elle nous passe dessus et fait encore chuter un vélo à l'arrêt cette fois ci.
Nous traversons un peu de salar pour rejoindre l'île de Coipasa sur le salar du même nom : premier émerveillement dans cet environnement si particulier. Nous "accostons" sur l'île et plantons notre tente alors que le vent souffle dejà assez fort.

Le Salar de Coipasa se traverse en un jour, pour éviter le vent de l'après midi nous nous levons de bon matin. Petite course dans la tienda du village tenu par un mal voyant qui nous informe que nos amis cyclos Québecois rencontrés à Cuzco sont passés par là un jour plus tôt !
On active le GPS et c'est parti sur le Salar, mais Delphine subit sa première crevaison du voyage, réparation rapide (trop rapide) et quelques mètres plus loin recrevaison... Le stress monte d'un cran ! Un couple de Chiliens, qui travaille au Salar, s'arrête avec sa camionette et nous rassure sur l'itinéraire à prendre. Ils nous attendent pour nous montrer la "route" : merci à eux !
Ensuite c'est Waouh !! Seuls dans l'immensité blanche avec au loin des montagnes bleutées. Le silence ! Juste le crissement des pneus sur le sel : pas question d'allumer le vélo-radio ici ! Justin, qui exprime rarement  de lui même ses sentiments, n'arrête pas de s'extasier. Il est, comme nous, sous le charme du lieu.
Pique nique au milieu de nulle part puis traditionnelles photos truquées : chacun y va de sa petite idée. Enfin il est temps de repartir vers la côte où nous trouverons un magnifique endroit de bivouac au bord de la piste ....en sable ! Ca promet pour la suite  !
Finalement le vent ne s'est pas levé, les enfants en profitent pour jouer tard dehors avec le sable. Il fait même assez doux alors que nous nous attendions à un climat très froid la nuit.

  A Sabaya nous avons enfin trouvé des drapeaux Bolivien pour nos velos

Tombes Chipayas

Sur la piste vers Coipasa



Bivouac avant Coipasa

Bivouac avant Tauca




Il nous en reste encore deux !!!!


J7 et J8 : la piste inter-salar
Comme le sable de la piste ne s'est pas envolé durant la nuit, on commence par pousser sur les tandems : on s'ensable, on peste puis ça roule un peu. Nous traversons les villages de Tauca et Luca un peu fantomatiques (maisons parfois murées, personne dans les rues...). A Luca, un Bolivien nous fait un portrait élogieux du président Morales, le progrès viendra par lui c'est sûr ! Nous ne croisons pas grand monde sur ces belles pistes, mais nous apercevons un nandou : ça change des lamas et autres alpagas. Ici tous les champs cultivés servent à la culture de la quinoa, qui est en grande partie exportée. C'est la période des semis, il y a quelques tracteurs au loin et surtout de la terre et de la poussière sur les pistes. Le soir le bivouac est encore très beau mais poussiéreux, les enfants organisent des jeux avec des pierres, des bâtons et des tracés au sol ; ils sont bien habitués à la vie au grand air. Justin utilise même sans être gêné des crottes séchées de lama en guise de billes ....

Le lendemain nous repartons en direction de la bourgade de Salinas, nous aimerions atteindre le petit village de Tahua en bordure du Salar d'Uyuni, mais la route est longue et difficile.  La journée commence par une longue côte sur une piste : nous poussons les vélos. Une camionette passe par là et nous propose de nous embarquer, nous acceptons, les vélos sont chargés dans la benne qui transportait déjà un jeune homme, une femme et son bébé en plus du matériel de chantier. Nous découvrons que la côte était beaucoup plus longue que ce que l'on voyait du bas. Nous sommes bien secoués dans la benne mais nous arrivons sain et sauf à Salinas. La suite du chemin consiste à contourner le magnifique et très coloré volcan Tunupa qui culmine à 5400m. Nous choisissons de le contourner par l'ouest : nous pousserons beaucoup les vélos sur le sable et nous ferons du VTT sur de petits chemins avec des cailloux, nous traverserons des villages fantômes. Heureusement les enfants nous aident et gardent le moral.
Nous arrivons peu avant 18h à Tahua où nous dévorons une double tournée de salchipapas (saucisses frites) avec 2 litres de soda. Nous dormons dans un petit hotel sans douche chaude mais sans poussière !








Oû ca des beaux paysages ?





Avant de monter dans un camion
Chargement des vélos dans un camion




Le volcan Tunupa

A droite ou a gauche ?

Le volcan Tunupa de l'autre côté
Salchipapas pour tout le monde

J9 et J10 : Le Salar d'Uyuni
L'étape vers l'île d'Inca Huasi étant courte et facile, 42 km sur du plat, nous trainons un peu avant de partir. Nous arrivons à l'heure du déjeuner à l'île sur laquelle de nombreux touristes ont accosté en 4x4. Nous goûtons au lama dans le restaurant de l'île : super bon, il y a même des crêpes au déssert !!! Le vent se lève dans l´après midi donc nous restons dans le restaurant pour faire école. Nous en  ressortirons pour visiter l'île et admirer ses nombreux cactus à la tombée du jour lorsque les 4x4 seront partis. Le vent souffle très fort, nous hésitons à planter la tente, on nous propose alors de dormir à l'intérieur dans une sorte de salle communale bien au chaud.

Le lendemain, nous quittons l'île au lever du soleil vers 6h30 et avons 70 km à pédaler sur le salar pour rejoindre la côte et 20 km de piste pour rejoindre Uyuni. C'est long et un peu monotone, nous suivons la piste bien tracée par les nombreux 4x4. Vers midi, un camping car breton nous double et s'arrête un peu plus loin sur le Salar avant la sortie. Il s'agit de Christelle et Jean-Christophe, leurs 2 enfants et leur chien Bidule qui vont toujours tout droit (mais jamais dans le mur) avec leur camion de déménagement aménagé pour leur voyage d'un an en Amérique du Sud. Nous les avions brièvement rencontrés la veille sur l'île avant la nuit. Nous nous arrêtons pour déjeuner avec eux et nous passons une bonne partie de l'après midi à papoter pendant que nos enfants sont heureux de s'amuser avec Marlon et Izaiah. Finalement nous chargeons les vélos dans leur grande roulotte pour aller jusqu'à Uyuni, merci à eux car la piste semblait vraiment difficile :  une belle tôle ondulée. 







Les cactus de l'île Inca Huasi




Le camping car de Christelle et Jean-Christophe avec Bidule (le chien) 




Uyuni
Nous avons passé 2 jours à Uyuni pour nous reposer, manger les meilleures pizzas d'Amérique du Sud, nous avons aussi laver les vélos (à cause du sel). Nous avons également visité le cimetière de trains, les enfants ont adoré grimper sur ces vieilles carcasses !
Nous avons aussi retrouvé Denise et Charles (les Québecois) qui avaient un jour d'avance sur nous.



Et maintenant ?
Nous avons hésité à repartir sur les pistes vers Tupiza, mais comme nous voulons visiter la ville de Sucre nous allons remonter vers le nord à Potosi ce qui devrait être plus simple car cette route est asphaltée. En plus nous serons accompagnés de Charles et Denise pour cette étape.

22 commentaires:

  1. Beau parcours semble t'il avec pas mal de poussées même si vous avez évité Sajama > Sabaya qui semble encore pire...
    Enfin merci de nous servir d'éclaireur... ;-)
    Nous sommes à La Paz et hésitons encore sur le parcours à prendre. De quel type de cartes avez vous utilisé? Question ravitaillement à quoi faut il s'attendre?

    RépondreSupprimer
  2. Superbe les photos...effectivement c'est à couper le souffle !
    Le vent par contre à l'air moins top....allez courage !!!
    Ici, c'est l'été: 28° hier dans le Groland !!!!!!

    Bisous

    RépondreSupprimer
  3. Toujours un récit exceptionnel!
    Merci beaucoup!!!

    David B.

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour les photos ,merveilleux souvenir. Joël à soufflé ses bougies sur le Salar !! grandiose.
    Hâte de voir la suite de vos commentaires et les photos .
    Bon courage !!!
    Dany

    RépondreSupprimer
  5. Punaise, ça fait vachement envie (si je puis me permettre).
    Une magnifique aventure, les enfants en prennent plein la vue, et les parents aussi.
    Et vous montrez que c'est possible avec des enfants, ce qui peut susciter des vocations.
    Bravo !

    RépondreSupprimer
  6. Whaouh! C'est chouette. Anne Marie

    RépondreSupprimer
  7. Merci pour toutes ces belles photos!!!!!! Vivement que l'on prenne des vacances!!!! Bisous de Tata Val

    RépondreSupprimer
  8. Hello, pour sortir du Salar de Coipasa vous êtes passé à l'ouest ou à l'est de cette grosse montagne qu'on voit sur google en version satellite? Je ne trouve pas le village de Tauca sur la carte.
    Le Salar de Coipasa n'était pas trop humide?
    Pour contourner le volcan Tunupa vous êtes passés à l'ouest parce qu'à l'est la piste est mauvaise?
    Merci pour vos infos.

    RépondreSupprimer
  9. Merci pour ce partage. Je me régale depuis le début de votre aventure à lire votre périple. J'espère pouvoir réaliser un voyage en Amérique du Sud à vélo.( si je trouve un ou une coéquipier ) En attendant je le fais par procuration et c'est chouette aussi !
    Nadine

    RépondreSupprimer
  10. Pas mal comme petite balade Ca a l'air assez facile quand même !!!
    Lionel

    RépondreSupprimer
  11. Sympa les petites balades sur la tôle ondulée... :-)
    Est ce que les crêpes sont aussi bonnes qu'au pays du Kouign Amann et du beurre salé ?
    En tout cas félicitations à tous, avec des journées à 100Km en tandem c'est un bon rendement.
    Encore merci pour les photos...

    Richard V.

    RépondreSupprimer
  12. Sacrées ambiance .... le ciel est terrible !
    Il y a pas moyen d'atteler les gosses pour aider dans les zones sablonneuses ???

    Extra celle-là:
    http://1.bp.blogspot.com/-CqUlJ-6OfT0/VBdRC2L0UrI/AAAAAAAAC8s/oOeowtwoukA/s1600/DSC03577_ld

    Bravo continuez à fond !

    RépondreSupprimer
  13. Pas trop dur le vélo sur les pistes non bitumées ?
    Tout ça donne des idées pour les voyages à venir ...reste à trouver le financement !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'oubliai : c'est pas beau de tricher et de mettre son vélo sur un camion !

      Supprimer
  14. Bravo à la p'tite bande.
    Une question par rapport à vos tandems. Avez-vous une comparaison par rapport à des vélos standards pour rouler sur des pistes difficiles? Plus la galère ou idem?
    Bonne route
    Phil
    www.rosyphil.com

    RépondreSupprimer
  15. Salut Jérôme ! (& tha family, que je ne connais pas)

    Je n'ai jamais commenté, mais je suis régulièrement vos aventures ici : superbes ces récits, ces photos, ces aventures ! Ca change de ton entreprise chérie qui, elle, hélas, ne change pas trop ! :-(

    Bonne continuation à vous tous, merci de prendre le temps d'alimenter ce blog et de nous faire rêver...

    Eric C.

    PS : je note que tu bronzes plus au soleil sud américain qu'au soleil breton : différence d'intensité, peut-être ? :-)

    RépondreSupprimer
  16. PS : la tôle ondulée, j'ai expérimenté en Australie, en 4x4 : j'ai fait demi-tour au bout d'une 10 aine des bornes. Vous êtes courageux (ou vous n'avez pas le choix ^_^ ).

    RépondreSupprimer
  17. Coucou Emma! Tout d'abord, merci beaucoup pour ta carte qui nous a fait très plaisir.
    C'est impressionnant ce que vous voyez! J'aimerais être avec vous.Quand j'ai vu vos photos avec les cactus géants,les animaux de la forêt amazonienne,on aurait cru un rêve! Sinon,moi,je suis dans la classe de madame Aulnette,avec Romane,Lou-Anne... Et,quand tu vas revenir tu seras dans notre classe pendant la dernière semaine!!! Pour l'instant, tout se passe bien. On sait qu'on va faire du kayak sur la Vilaine pendant l'année.
    Je pense souvent à toi. Gros bisous. Léane

    RépondreSupprimer
  18. J'ai déménagé et je suis contente de ma maison elle me plait beaucoup .Ma première nuit s'est bien passée maman croyait que j'allais tomber du lit mais je suis pas tombé du lit.Gros bisous de Lisa

    RépondreSupprimer
  19. Aujourd'hui, c'était la mienne ! Demain, c'est ton tour, Alors : "Bonne Fête Jé !"
    Si tu as un Kdo à t'offrir, pense au coiffeur et de même pour ton fils : je ne vous ai jamais vu avec des cheveux si longs.
    Mik.

    RépondreSupprimer
  20. Mais,vous êtes minus sur les dernières photos !!!!!
    il faudrait manger un peu de soupe (au poulet) !
    Lucie

    RépondreSupprimer